« Quels sont les emplois qui ont connu les plus fortes progressions ?
En tête du classement, le service à la personne, puis viennent les métiers du nettoyage, de restauration, de chauffeurs routiers, de livreur. Qui sont tous à plus de 7% d’augmentation d’une année sur l’autre.
Ce qui est frappant, c’est que ce sont les emplois qui nécessitent une présence physique et pour lesquelles les entreprises sont prêtes à payer plus. Or, ces emplois sont aussi généralement les moins qualifiés. Pour la première fois depuis 40 ans, les emplois non qualifiés voient leur rémunération augmenter plus vite que les emplois qualifiés : c’est une révolution.
Même observation aux États-Unis : c’est la revanche des non qualifiés.
Comment expliquer tout cela ?
Depuis la pandémie, les candidats à ces postes sont plus rares parce que leurs contraintes horaires ou physiques sont ressenties plus durement. C’est la loi de l’offre à la demande qui joue en faveur des salariés, alors que pour les emplois télétravailable, généralement les plus qualifiés, le rapport de force n’est pas aussi tendu. En plus, les candidats à ces postes télétravaillables préfèrent généralement négocier de la liberté plutôt qu’un bonus salarial. Etonnant mais c’est très net : les salaires accélèrent à partir de la mi-2021, bien avant la guerre d’Ukraine. Et bien avant l’emballement des tarifs de l’énergie, en réalité, c’est la forte reprise de l’économie post-confinement qui fait monter les salaires en augmentant les autres emplois ».
- Chronique de François Lenglet « Lenglet-Co and You » sur RTL, jeudi 10 novembre, 7h39.
- Source : Etude de la Banque d’Irlande, réalisée à partir de 24 000 000 d’offres d’emplois publiées sur le site indeed.